Paul Hérail

De l’arbre on fait le papier. Sur le papier s’impriment les romans
de mer dont les pages, perdues, un jour se plieront en petits ­bateaux.

De l’arbre on tire des planches. Des planches qui font les bateaux,
les caisses ou les palettes.

Usés, fatigués, marqués par l’usage, bois et papiers seront oubliés, abandonnés et perdus, couverts de cicatrices, taches et blessures jusqu’à croiser mon chemin. Alors, délicatement, comme un hommage à ceux qui ont usé leurs vies à leurs côtés, je les assemble...

 

 

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Paper is made from trees. On the paper are printed sailors novels whose pages, lost, one day will become folded paper boats. From trees to planks, men build boats, crates or pallets.

Weary, marked by use, woods and papers will be lost, forgotten, abandoned, covered with scars, stains and wounds, until crossing my path. Then, gently, as a tribute to those who spent their lives with them, I assemble their past...